August 27, 2021

Monica Bellucci pour le projet de Madame Figaro “QUAND J’AVAIS 16 ANS”

Monica Bellucci à 16 ans
Photo personnelle

Quand j’avais 16 ans. – En écho à une jeunesse chahutée par la crise, huit célébrités nous dévoilent leurs rêves d’adolescents. La photo fétiche qu’elles nous ont confiée raconte une histoire singulière, où il est question de passion et de liberté. L’actrice italienne répond à notre questionnaire teenager.

Madame Figaro. – L’adolescence, enfer ou paradis ?
Monica Bellucci. – 
Entre les deux. C’est une période où on n’est plus des enfants mais on n’est pas encore des adultes non plus donc c’est un peu le purgatoire.

Quel genre de teenager étiez-vous ?
Rêveuse et rebelle à la fois. J’avais déjà commencé à travailler mais je n’avais pas encore vraiment trouvé ma place. Mon rêve c’était de partir, de passer mon bac, d’aller à l’université et surtout je voulais voyager, découvrir le monde. Mon univers était aussi rempli d’images de films et de photos. Ma source d’inspiration, c’était les femmes. Mes héroïnes s’appelaient Silvana Mangano, Gina Lollobrigida, Sophia Loren, Monica Vitti, Anna Magnani, toutes ces actrices ont bercé mon enfance et marqué mon existence. (с)

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August 13, 2021

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August 12, 2021

Avecelles, l’étévaenfinêtre… chaud. MonicaBellucci etCaroleBouquet, lefeuet laglace,sont réuniesdans «Les fantasmes», de Stéphane et David Foenkinos (en salle le 18 août). Une comédie en six tableaux et autant de couples qui explorent avec humour les faces cachées de leur désir. L’occasion pour ces deux incarnations de la beauté de se confier sur leur féminité, la séduction et le métier d’actrice après 50 ans.

Carole Bouquet & Monica Bellucci by Mathieu Cesar

Paris Match. Dans “Les fantasmes”, le film à sketchs des frères Foenkinos, vous jouez un couple de femmes qui ne peuvent trouver du plaisir ensemble qu’à la mort d’un être connu. Franchement, ça ne vous a pas effrayées?
Monica Bellucci. J’ai appelé Stéphane Foenkinos pour lui dire : “Tu es sûr de ce sketch ? Parce que la mort est tellement présente, en ce moment, que ça fait un peu peur…” Il m’a rassurée en me parlant de comédie noire, douce-amère, de distanciation, de désacralisation.
Carole Bouquet. Nous avons tourné en septembre, entre les deux confinements. Au départ, il y avait pas mal de scènes dans un Ehpad. Le sujet n’était pas évident! Mais à l’arrivée, heureusement, c’est l’humour qui l’emporte.
Aviez-vous déjà entendu parler de la thanatophilie, ce fantasme un peu bizarre qui conduit les deux femmes à faire l’amour dans un cimetière après un enterrement?
M.B. Non,mais c’est presque un grand classique. On peut évoquer le mythe grec d’Eros et Thanatos, l’amour passionnel qui porte la mort. Bon, ici c’est poussé à l’extrême. Le film explore avec drôlerie les fantasmes inavouables de chacun, la folie ordinaire cachée. On a tous nos problèmes.
C.B. Est-ce que ça m’excite ? Pas du tout. Moi, je suis plutôt très triste quand une personne que j’aime s’en va. Est-ce que je suis choquée pour autant ? Pas plus que ça. J’ai déjà connu des gens qui faisaient l’amour dans des cimetières. D’autres préfèrent les églises. L’idée de l’interdit, du péché, peut provoquer le désir. Il y a quelque chose de très émoustillant à être hors norme. Et puis, consultez la liste des fantasmes bizarres répertoriés : il existe des choses bien plus cinglées.
Cela vous a-t-il plu d’incarner ces deux personnages féminins un peu tordus?
C.B. Nous ne faisons pas ce métier pour être nous-mêmes mais pour être hors de nous. Je ne partage aucun des fantasmes qui figurent dans ce film, et… il y en a ! Le nôtre ne rend personne malheureux. Ces deux femmes, nous leur donnons une voix, nous les représentons.
M.B.Oui, Carole, tu as raison, mais il est compliqué de défendre bec et ongles nos personnages, tout de même. On a de la compassion pour elles et leurs faiblesses parce que nous sommes actrices, qu’elles sont femmes.
N’essaient-elles pas, au fond, de préserver laflammede leur couple, et est-ce que cela vous parle?
C.B. Il y a entre elles une passion charnelle qui est évidente. Elles pourraient la vivre autrement, nous sommes d’accord. Ce qui me parle, qui est beau, c’est que Monica et moi avons nos âges et qu’on nous demande, plutôt qu’à deux jeunes femmes, de défendre une histoire de sexualité, de désir et de plaisir. À l’écran, je trouve d’ailleurs très séduisant ce couple que nous formons, et la présence de Monica est une des raisons pour lesquelles j’ai accepté ce film.
Vous connaissiez-vous?
C.B. Non, mais nous nous étions croisées. Et cela m’amusait de partager cette histoire d’amour avec elle, très belle femme mais plus une gamine non plus. Je sens qu’elle intrigue ceux qui voient le film et que ça peut aider à faire évoluer les mentalités : il n’y a pas d’âge pour la passion.
M.B. Et voilà aussi la magie du cinéma: deux actrices qui ne se connaissent pas se retrouvent à jouer des scènes on ne peut plus intimes, sans répétition, juste une lecture chez Carole.
Qui a décidé que, dans la façon de s’habiller, Carole serait plus masculine et Monica ultra-féminine?
M.B. C’était écrit dans le scénario et ça nous allait.
C.B. Et c’est évident, non? Regardez-nous. On a juste forcé le trait de l’image que nous renvoyons, et c’est très bien comme ça.

Carole Bouquet et Monica Bellucci dans “Les Fantasmes” de Stéphane et David Foenkinos. En salles le 18 août.Bertrand Vacarisas/Gaumont

Cette image de vous, Carole, elle remonte à loin…
C.B. Il n’y a pas eu de femmes autour de moi pour me transmettre cette féminité, ce que je fais aujourd’hui avec mes petites-filles, par exemple. Aux 10 ans de l’une d’elles, il y avait des jolies robes, des paillettes et du maquillage. À son âge, je jouais avec des soldats de plomb. La féminité, je l’ai découverte en débutant au cinéma, mais m’habiller de façon très féminine relevait davantage du déguisement. J’étais timide, je n’avais pas les codes. J’ai porté des robes pour faire plaisir à mes copines plus que pour séduire.
Ne faut-il pas une forme de courage pour incarner à l’écran ce couple de femmes homosexuelles?
M.B. Je ne suis pas sûre que leur homosexualité soit un élément prépondérant, ni qu’il faille parler de courage à notre propos. C’est leur fantasme qui compte. Et comment elles le vivent, la do possible. C’est ce que j’ai essayé de comprendre et de défendre. Les femmes ont toujours été pour moi une grande source d’inspiration.
C.B. Enfin, quand même, nous sommes en France, en
2021… On peut parler d’homosexualité! Il est vrai qu’elle est encore interdite dans certains pays, mais ça changera. Les droits évolueront, comme ceux de la femme ont fini par évoluer. Et si l’on parle de voter ou d’avoir un compte en banque, c’était il n’y a pas si longtemps.
Vous-même, Carole, aviez été l’objet d’une rumeur avec Clio Goldsmith, dans les années 1980…
C.B. Clio et moi avons habité ensemble durant un an, à New York. Ensuite, quand je suis partie tourner en Italie, toute la presse m’a parlé de ma liaison avec elle. Pur fantasme, je suis tombée des nues. Pour vous dire la vérité, je trouve presque dommage de ne pas l’avoir fait…
Est-cequ’onsepréparepour jouerdes scènes d’intimité ou, au contraire, faut-il se laisser aller?
C.B. Moi, je faisais confiance à Monica.
M.B. Confiance ? Tu me fais rire ! Ces scènes, nous savions qu’elles seraient tournées avec pudeur.
Peuvent-elles, parfois, être compliquées ?
M.B. Eh bien, ça dépend avec qui. Là, c’était juste très simple et amusant.
C.B. Moi qui suis strictement hétérosexuelle, je suis triste de ne pas avoir aussi aimé les femmes. Mes enfants vont hurler, mais… désolée, c’est vrai, je trouve ça dommage. Mis à part ce regret, je considère les femmes comme des soeurs que je reconnais. Je n’ai d’ailleurs jamais été envieuse ni jalouse d’une autre femme. Y compris dans le domaine de l’amour. Je suis très fataliste, en fait.
Pour vous deux, la beauté a-t-elle été un cadeau ?
M.B. Le corps dans lequel on naît nous a été donné. On fait avec. Mais c’est un cadeau qui passe avec le temps. Après la jeunesse, un autre style de beauté arrive. Pouvoir s’exprimer encore après un certain âge est formidable.
C.B. La beauté, un cadeau? Oui, du ciel. Il faut savoir s’en servir, s’en amuser, qu’il ne vous enferme pas dans une boîte entourée d’un ruban rose bonbon. Mais on a toujours de quoi faire avec son physique. Plus on vieillit, plus les metteurs en scène masculins ont de l’imagination pour nous. Quelle chance de ne pas être mises au rebut ! Au départ, je faisais fantasmer ; puis on m’a punie, on me quittait ; aujourd’hui, je peux jouer des monstres ou des amoureuses.
Vous-mêmes pouvez susciter les fantasmes. Monica, vous étiez mannequin à 16 ans. Avez-vous, alors, découvert votre pouvoir de séduction?
M.B. J’étais une jeune fille très timide, comme Carole. Du fait de mon physique, les gens venaient à moi, je n’avais pas à faire le premier pas. C’était formidable, mais ça restait fragile et, en vieillissant, cette beauté du diable s’est effacée et ne m’a plus protégée. Il a fallu que je m’adapte à cette nouvelle situation. Ma force est venue d’ailleurs, peut-être de ce qu’on appelle la recherche de la beauté intérieure.
Pour vous, Carole, cela a-t-il été plus compliqué d’être un objet de désir?
C.B. Très réservée, je ne savais pas trop quoi faire de mon corps. Je n’avais pas le mode d’emploi. J’ai été choisie par Luis Buñuel, à 18 ans, non pas pour mes qualités d’actrice mais pour mon visage de madone, autre fantasme. Je faisais peur aux hommes malgré moi, mais c’est moi qui tremblais. J’ai été approchée pour la première fois par Chanel quand j’avais 20 ans, mais je n’ai accepté un contrat avec eux que huit années plus tard. J’avais un peu fait la paix avec moi-même.
Chez vous, Carole, il y a cette image de froideur classique et bourgeoise. Êtes-vous très différente de cela?
C.B. Cette image n’est pas moi. Mais je n’y peux rien, inutile de lutter. Surtout, j’ignore ce que je parais être dans le regard des autres. Je n’entends même pas ma propre voix, dont on me parle souvent. Je ne suis pas spectatrice de moi-même. Je ne peux que me voir dans ma vie, femme avec mes faiblesses, mes qualités, mon âge, mes enfants et mes petits-enfants…
Vous, Monica, c’est le contraire : un côté très chaleureux, mais vous pouvez vite devenir sombre…
M.B. Je vais spontanément vers les autres, sans a priori, avec beaucoup de curiosité. Sans doute l’atavisme italien ! Après, vous avez raison, si je ne me sens pas à l’aise, je peux très vite me renfermer pour me protéger. Mais c’est naturel, non? Sûrement cela se voit-il davantage chez moi.
C.B. Il y a entre nous une différence assez drôle. Monica et moi avons fait une longue séance photo et j’avais envie que ça se termine vite. Je rouspétais, comme toujours. Une vraie caricature de Française, alors qu’elle faisait preuve d’une patience d’ange. Et puis, à un moment, alors que j’aurais pu rester encore des heures en râlant, Monica a dit : “Basta, c’est fini.” Et nous sommes parties.
Qu’est-ce qu’il y a, chez l’une et chez l’autre, que vous aimeriez emprunter?
M.B.Moi, j’ai fait ce film parce que je voulais embrasser Carole Bouquet. Elle parle et sourit beaucoup, mais il émane toujours d’elle une forme de mystère qui me séduit terriblement.
C.B. Je lui emprunterais bien sa nationalité. J’aimerais être italienne.
Ne l’êtes-vous pas un peu, puisque vous vivez une partie de l’année àPantelleria, petite île au large de la Sicile, où vous produisez du vin, de l’huile d’olive et des câpres?
C.B. Sur cette île où il est compliqué de se rendre, je me sens comme enveloppée. Pendant le tournage, Monica et moi avons souvent parlé italien. Ça me met toujours en joie. Vous connaissez l’adage : les Italiens sont des Français de bonne humeur. Et puis ils ont un rapport à la culture et à la beauté plus charnel qu’en France. Combien de chauffeurs de taxi m’ont fait découvrir des grands airs d’opéra en les chantant, ou m’ont parlé d’oeuvres patrimoniales dont ils sont fiers… C’est très agréable.
M.B.Je dois dire que j’ai goûté tous les produits de la terre de Carole et qu’ils m’enchantent. J’ai hâte que nous nous fassions un super dîner toutes les deux.
LesJamesBondgirls font souvent fantasmer les hommes.En avezvous eu conscience, vous qui avez toutes les deux tenu cet emploi?
C.B. Non. J’ai joué dans “Rien que pour vos yeux”, avec Roger Moore. J’avais 22 ans et, honnêtement, je me suis beaucoup ennuyée. Si on me l’avait proposé dix ans plus tard, alors je me serais sûrement plus amusée avec ma féminité, j’aurais été une James Bond girl plus sensuelle, plus dans la provocation du fantasme.
M.B. Moi, c’était pour “Spectre”, avec Daniel Craig. J’avais plus du double de ton âge, Carole. Qu’une femme de 50 ans puisse séduire un James Bond plus jeune qu’elle a été révolutionnaire. Je suis assez fière d’avoir participé à ça, pour dire que fantasme ne rime pas seulement avec jeunesse. C’est assez libératoire pour les femmes, je trouve, d’affirmer qu’elles peuvent être dans la séduction totale après 50 ans. Comme si un tabou sautait.
C.B. Le film “Les fantasmes” le prouve. Nous sommes, toi et moi, des femmes qui peuvent encore explorer et montrer leur féminité.
La beauté qui s’effiloche,mêmesi vous avez une grande marge toutes les deux, cela peut-il être attristant au point de ne plus regarder en arrière?
C.B.Je sens le temps qui passe, évidemment, mais je ne souffre pas si je tombe sur une photo de moi plus jeune. Non, je me dis avec tendresse : “Mon Dieu! que j’étais mignonne et je ne le savais pas…”
M.B. Je n’ai pas envie de mener une guerre contre les années qui filent, parce que je sais qu’elle est perdue d’avance, qu’elle me fera souffrir. Mon physique, qui s’est transformé, me donne accès à de nouveaux rôles. C’est gratifiant. Et comme j’ai envie de vivre vieille, je préfère regarder avec force vers l’avenir. Je suis très curieuse de voir cette personne que je serai dans vingt ans.
Interview Ghislain Loustalot / Photos Mathieu César

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July 11, 2021

A atriz Monica Bellucci é Maria Callas no Festival Internacional de Teatro de Almada. A peça está em palco este fim-de-semana no Centro Cultural de Belém, em Lisboa. video – rtp.pt

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July 1, 2021

Te lo hanno sempre detto. Sei la piu bella.
E tu, da quando avevi 18 anni, dici: «Ce ne sono altre più belle di me». Essere o non essere la più bella del reame? Esserlo, quando il fotografo scatta, quando parte il ciak, e poi dimenticarselo. Hai un’età, 56 anni, in cui le dive un tempo erano oltre il viale del tramonto. Per te, invece, ogni giorno è un’alba. «La nottata è passata. L’avevo detto, no?». Solare e ombrosa, Monica Bellucci ti abbaglia per la bellezza accecante, mentre l’ombra la protegge perch «a un certo punto della vita, non può essere tutto pubblico».
«Era Monica Bellucci? Parlavi con lei?». Caschetto, occhiali neri, trench. L’ultimo incontro dal vivo, per caso, poco prima del Covid, novembre 2019, all’aeroporto, volo di linea per Parigi. «Sembra una che non se la tira». Avanzare e sottrarsi, fuggire mostrandosi. Per questo scelgono sempre lei. Una donna allo specchio. Che non si fa più da tempo la domanda che ti condanna a una vita di veleni. Sono ancora io la più bella del reame?
Monica, cosa vede adesso fuori della sua !nestra?
Chiese e palazzi bellissimi. E verde, tanto verde. Sono a So0a, in Bulgaria, una città d’arte immersa in una vegetazione incredibile. Non me l’aspettavo. È un posto pazzesco, circondato da montagne piene di boschi.
Una vacanza, un lavoro, un amore?
Lavoro. Il set di un 0lm di Martin Campbell con Liam Neeson, Memory. Interpreto Davana, una magnate, capo di un fondo di investimento. Una donna potente ma anche molto pericolosa.
Ai David di Donatello è apparsa intabarrata in un vestitone di scena, senza trucco e con parruccone bianco. Irriconoscibile.
Stavo girando La Befana vien di notte – Le origini,di Paola Randi. Un progetto nuovo, bello, un po’ fuori dalle righe, un fantasy.
Nel collegamento col Quirinale, Geppi Cucciari ha commentato: «Ecco a voi Ivana Spagna».
Anche un mio amico mi ha detto: «Sembravi Patti Smith». Si vede che ho stimolato un sacco di ricordi. Scusi, ma che problema c’è a presentarsi vestita con gli abiti da scena di un 0lm?
Nessuno.
Ah, ecco. La costumista Mary Montalto, tra l’altro, ha fatto un lavoro stupendo. E poi il mio personaggio è quello di una strega buona che protegge i bambini di madri bruciate sul rogo. Il ruolo è quello di una donna adulta, che ha vissuto.
Donna “vissuta” come Anita Ekberg, che ha interpretato in The Girl in the Fountain di Antongiulio Panizzi. Un’attrice di bellezza sfolgorante che si ritirò a 50 anni. E, quando incontrò Fellini, disse che più che La dolce vita il !lm della sua vita avrebbe dovuto intitolarsi La vita amara.
Le donne di allora, dive comprese, non avevano la libertà che abbiamo noi oggi. E a 50 anni non solo la tua vita di donna ma anche la tua vita cinematogra0ca era 0nita da un po’. Nel 0lm si comprende che cos’era lo star system a quel tempo, un mondo completamente dominato dagli uomini.
A teatro invece porta in scena Maria Callas.
Quando è arrivata la pandemia abbiamo interrotto lo spettacolo, ma presto lo riprenderemo. A luglio in Portogallo, a settembre al teatro di Erode Attico ad Atene, poi, a novembre, a Milano, Roma e Venezia.A dicembre a Mosca e San Pietroburgo, e anche a Parigi. E, nel 2022, Londra e New York.

Che donna era la Callas?
Divina come cantante lirica e come attrice. Ma era anche una donna dal cuore semplice. Raccontava sempre che il dramma della sua vita, il suo più grande dolore, era stato non aver avuto !gli.
Fama, denaro, carriera immensa non le sono bastati?
Dive come la Callas, ma anche la Ekberg, anche se avevano una vita pubblica molto viva e fremente, nell’esistenza quotidiana erano sole, con pochi amici e grandi storie d’amore ma dif!cili. Quello che mi piace di loro però è l’enorme coraggio. Avere la forza di vivere in modo potente. La passione della Callas con Onassis non è qualcosa che accade a tutte. È una fortuna che capita a poche donne.
Fortuna? Anche se ti consumi, ci muori per questo amore?
È il concetto greco di Eros e Thanatos, amore e morte. Quando si parla della Callas spesso dicono: «Ma che vita tragica ha avuto». Io invece dico: «Ma che vita viva!». È importante anche avere la possibilità di vivere storie dif!cili.
Anche a lei è capitato, di vivere storie dif!cili?
Certo, capita. Ma sono periodi della vita, che corrispondono a momenti precisi. Quello che cercavo a 20 o a 30 anni in una relazione non è quello che cerco a 50.
Si ama una volta sola? C’è un solo grande amore?
No. Proprio perché quello che cerchi a 20 anni in un uomo non è quello che cerchi a 60, ci sono ricerche diverse e incontri diversi.
Adesso cosa cerca?
Vivo, semplicemente.
Sola?
La solitudine è bella, ma deve durare poco. A meno che tu non sia un’asceta.
Lei non lo è?
Posso esserlo per un certo periodo ma non per un tempo in!nito, non è la mia vocazione. Oggi, comunque, tengo per me la mia vita privata, non ne parlo. A una certa età si può fare, no?
Il regista Gaspar Noé, che l’ha diretta in Irréversible dove c’è la famosa scena della violenza sessuale con il suo ex marito Vincent Cassel, la descrive come l’attrice più audace che abbia mai conosciuto.
Audace? Lo sono quando mi danno l’occasione di esserlo.
Ha sempre avuto l’occasione di scegliere, o è stata scelta?
Questo lavoro è una questione di scelte. Sinceramente non avrei mai pensato, a 25 anni, che sarei arrivata a 56 e avrei ancora avuto la possibilità di farlo: di scegliere.
Nel 1991, un giornalista che la intervistava le attribuì la dote delle vere star: saper far sognare.
Non penso si possa descrivere se stessi. È come quando ci domandiamo perché succedono le cose. Accadono e basta.
Una cosa bella vissuta di recente?
Quando Paolo Virzì mi ha chiamato per il suo !lm Siccità venivo da una Parigi dove tutto era chiuso. A Roma ho potuto mangiare fuori con i miei amici, una di quelle cose semplici che diventano meravigliose.
Ha sofferto il lockdown?
Sono stata chiusa per tre mesi con le mie !glie sulla costa francese. Seguivo Léonie che doveva fare i compiti al computer dalle 9 alle 16. Poi tv, la cena e a letto. Mi sembrava di essere tornata in un mondo arcaico, di rifare la vita che facevo da piccola.
Ha detto che Deva e Léonie assomigliano molto al padre.
Deva ha la sua pelle e i suoi occhi. Léonie ha preso la sua energia, è molto vivace.
Deva farà la modella?
È avvenuto tutto in modo casuale. Era con me a Milano. Domenico e Stefano (Dolce e Gabbana, ndr) l’hanno vista e le hanno chiesto di lavorare con loro. Per ora si sta divertendo, va a scuola, è al penultimo anno del liceo. Vediamo cosa le piacerà fare, ma non credo sia una cosa sola.
Le ragazze di oggi vogliono tutto?
Volere tutto è qualcosa che appartiene piuttosto alla nostra generazione, cresciuta negli Anni ’80, mossa da un arrivismo sfrenato. I ragazzi di oggi hanno soprattutto voglia di imparare. E sono anche più consapevoli di noi dei valori importanti: ecologia, rispetto del pianeta, rispetto dell’altro.
Monica Bellucci: italiana vulcanica o tranquilla francese?
Smorzo il mio fuoco col senso del limite francese. Ho imparato a canalizzare. Un uomo le fa un complimento. Come reagisce? C’è una differenza tra un complimento fatto in modo garbato e un’aggressione, oggi c’è una tendenza a fare un miscuglio di tutto.
Il mondo di oggi è ancora maschilista?
Non credo alla guerra con l’altro sesso, sono per trovare un’intesa. E per dare agli uomini la possibilità di esprimere la loro parte femminile. Una volta quando vedevi un bambino che prendeva tra le mani una bambolina gliela tiravi via dicendo: no! Oggi i padri vanno al parco con la carrozzina, così come trovi la donna pilota o astronauta. Ma ci vorrà tempo prima che questo porti a grandi cambiamenti.
Il colpo più duro da assorbire?
Ho 56 anni, sono a metà strada della vita. Se voglio arrivare a 90, magari, i colpi più duri devono ancora arrivare.
Cosa la aspetta domani?
Credo che ognuno di noi vada avanti secondo la sua stella.
La sua dove la sta portando?
Non posso saperlo.
Perché?
Non sono io che la vedo, è lei che vede me.

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October 16, 2020

Après une trentaine d’années passées à incarner des dizaines de rôles au cinéma, que ce soit aux États-Unis, en Italie ou en France, dans des comédies, des drames ou des thrillers, on aurait pu jurer que Monica Bellucci n’avait vraiment plus rien à prouver… Pourtant, c’est il y a à peine un an que la comédienne se lançait un nouveau défi en acceptant, pour la première fois de sa carrière, de fouler les planches d’un théâtre pour y incarner – littéralement seule sur scène – la femme qui se cachait derrière l’une des plus grandes voix au monde : Maria Callas.    


« LA VIE EST UNE RECHERCHE PERMANENTE ET C’EST ÇA QUI LA REND SI BELLE ET SI PASSIONNANTE À VIVRE ! »

MORGANE LAS DIT PEISSON : Le spectacle Maria Callas : lettres et mémoiresreprend…

MONICA BELLUCCI : Je suis très heureuse qu’on puisse le rejouer à certains endroits même si des dates comme celles d’Athènes ont dû être annulées… Prendre en compte le virus est malheureusement devenu une « normalité » dans notre façon de vivre et de travailler… On prend encore plus conscience que tout peut basculer d’un moment à l’autre…

L’art, plus utile que jamais…

Je crois que dans une période comme celle que nous sommes en train de vivre, le rapport à la culture est encore plus essentiel qu’avant. Il répond à une soif qu’on a d’évasion et de légèreté, il nous permet de nous détacher d’une quotidienneté qui nous étouffe un peu depuis quelques mois…

Un spectacle qui va vraiment voyager…

J’ai déjà eu la chance d’interpréter la version italienne de Maria Callas : lettres et mémoires pendant le Festival di Spoleto en Italie qui s’est tenu cet été et, après cette reprise française, je devrais, si tout va bien, jouer la version anglaise pour une tournée en Angleterre et aux Étas-Unis… C’est assez incroyable pour une première expérience théâtrale surtout avec un spectacle aussi intime.

Toute « nouvelle » et seule sur scène…

(rires) Oui le théâtre est une nouvelle expérience pour moi ! Tom Volf m’a contactée pour ce projet en me donnant une lettre de la Callas à lire, je suis littéralement tombée amoureuse de ces mots alors j’ai accepté assez naturellement sans vraiment prendre conscience de ce qui m’attendait ! (rires)

Un exercice très différent du cinéma…

Je n’ai jamais nié ma peur de monter sur scène… C’est un mélange de fascination, d’excitation et de craintes que l’on ne retrouve pas au cinéma. Le rapport au public qu’offre la scène est vraiment nouveau pour moi, les retours sont immédiats et surtout,on est exposé à vif ! Au cinéma, une fois que l’oeuvre est faite, elle voyage toute seule tandis que le théâtre a sans cesse besoin d’un comédien qui accepte d’exposer sa fragilité devant tout le monde… 

La Callas faisait déjà partie de votre vie ?

J’avais tourné une série américaine avec Gael García Bernal – Mozart in the Jungle – dans laquelle j’incarnais une chanteuse d’opéra et pour préparer ce rôle, j’avais fait beaucoup de recherches sur Caballé, Netrebko et Callas bien évidemment. En quelque sorte, j’étais déjà un peu familiarisée à son univers lorsque ce spectacle a débarqué dans ma vie. C’est une artiste à la dualité fascinante, d’un côté on a cette femme à la forte – et parfois dure – personnalité qui a chanté dans le monde entier et de l’autre, une vie intime que peu de gens connaissaient, faite de sensibilité et de fragilité. Le spectacle de Tom Volf est magnifique parce qu’il nous permet d’entrer avec délicatesse et respect dans l’intimité de ce personnage illustre.

Camper La Callas…

Contre toute attente, j’ai presque trouvé ça plus « simple » que d’inventer un personnage… Bien sûr, il ne faut pas la trahir ni décevoir les gens qui l’aiment mais elle est si connue, qu’il était facile de se documenter. Elle a tellement bouleversé les âmes et marqué les esprits par son courage qu’elle ne peut être qu’un cadeau pour une actrice ! C’est une femme qui a eu la force de dire et de faire des choses à une époque où les femmes n’avaient pas ces libertés. Elle s’est battue pour ses idées et pour ses amours bien qu’elle ait eu une vie courte. Elle a eu le courage de vivre des émotions intenses et c’est pour ça, qu’aujourd’hui encore, elle est un exemple pour toutes les femmes !

Ni une lecture, ni une imitation..

On est sur une représentation, une évocation de La Callas dans laquelle je donne très humblement ma voix à sa pensée… J’ai abordé ce rôle avec énormément de respect car je dis des choses qu’elle a dites, pensées et ressenties au plus profond…Je n’ai pas le droit de la trahir, de la surjouer ou de la caricaturer car c’est Maria que je campe finalement, pas tellement La Callas… Elle était adulée, admirée et entourée mais au fond, tout ce qu’elle aurait voulu, c’était d’avoir une famille. Tout le monde dit qu’elle a souffert de ses amours mais moi je pense que sa plus grande souffrance, c’est de ne pas avoir eu d’enfants…

On a à tort tendance à penser qu’une personne connue dans le monde entier ne peut être que comblée…

On n’est pas sur cette terre pour être comblé, on y est pour faire une recherche… La seule chose qui doit nous combler, c’est d’avoir la chance d’être là, d’être vivantet de pouvoir faire des choses. La vie, que l’on soit connu ou non, c’est une recherche permanente et c’est ça qui la rend si belle et si passionnante à vivre !(rires) Je pense que Callas a eu cette force là, celle de faire sa propre recherche tout au long de sa vie au point de trop aimer, trop donner et de finir par s’épuiser… Elle a vécu « Vissi d’arte, vissi d’amore », uniquement pour son art et pour l’amour. Après la mort d’Onassis – bien qu’il l’ait faite beaucoup souffrir -, elle n’a plus pu chanter, c’est comme si sa vie n’avait plus de sens, elle était brisée…

 

© Propos recueillis par Morgane Las Dit Peisson • Photos  Andrea Kim Mariani

 

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