JE NE SERAIS PAS ARRIVÉE LÀ SI… « Le Monde »
interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence.
Cette semaine, l’actrice italienne évoque ses différentes carrières et la force vitale qui la guide
ENTRETIEN
A 55 ans, après une soixantaine de films, Monica Bellucci s’est lancée dans le théâtre avec Maria Callas. Lettres & Mémoires, un spectacle mis en scène par Tom Volf, qu’elle reprend aux Bouffes parisiens du 28 février au 28 mars. Une expérience bouleversante pour l’actrice italienne, qui évoque le changement radical de la place des femmes, survenu en quarante ans. Je ne serais pas arrivée là si…
Si c’était Maria Callas qui répondait à cette question, elle dirait : « Si je n’avais pas eu une foi absolue en moimême. » C’est ce qu’elle écrit dans ses Mémoires. Mais moi, si je regarde les différents parcours de ma vie, je pense que je n’aurais pas pu les suivre si je n’avais pas cru en ce que j’appelle la force vitale. C’est elle qui m’a toujours guidée. Comme une énergie qui me pousse à aller de l’avant. Quelque chose qui me fait croire en l’avenir. C’est peutêtre une manière de vivre « à l’italienne » qui me porte à penser à la positivité, à la vitalité.
Votre ville d’origine, Citta di Castello, est mentionnée dès l’Antiquité, florissante à la Renaissance. Cela faitil partie de votre identité ?
Ma région, l’Ombrie, au milieu de l’Italie, est très proche de la Toscane, et les influences artistiques s’y sont croisées. C’est une région d’art et de saints. Elle est connue pour ses peintres, Il Perugino, un des grands maîtres de la Renaissance italienne, est né à Citta della Pieve. Santa Chiara, comment diton, sainte Claire, est originaire d’Ombrie, elle aussi. Alberto Burri, un artiste plasticien du XXe siècle, est né dans ma ville, Citta di Castello, « la ville du château », en français. Et aussi une célèbre cantatrice du XIXe siècle, l’Alboni, qui est enterrée au PèreLachaisecar elle a vécu à Paris. Tout cela pour dire que ce n’est pas un hasard qui me lie à la France et à l’art! Quand j’étais jeune, j’ai vu beaucoup de films italiens, ceux des grands metteurs en scène, Rossellini, Visconti, De Sica, mais j’ai aussi découvert le cinéma français, à travers Carné, Truffaut, Godard. Tous ces réalisateurs passaient à la télévision italienne. Notre génération connaissait ces films et cette culture. Si je demandais à des jeunes aujourd’hui s’ils ont vu La Dolce Vita, s’ils connaissent son réalisateur, Federico Fellini, ou s’ils ont entendu parler d’Anita Ekberg, je ne suis pas sûre qu’ils le sauraient. Il y a moins, désormais, cette protection de notre culture, pourtant nécessaire. Mais moi je viens de là. Votre père avait une petite entreprise de transport, votre mère s’occupait de la maison. Ce milieu n’avait « rien à voir avec le cinéma », avezvous dit. Mais y avezvous puisé la force qui vous a poussée à le quitter ?
Il n’avait rien à voir, mais mes parents aimaient le cinéma et ils y allaient souvent. Je suis fille unique et on voyait beaucoup de films, on en parlait ensemble. Peutêtre que le cinéma était une manière d’échapper à la routine de la vie de province. Quand j’y repense, je n’étais pas dans le refus de la province. Parce que je crois que j’ai eu une forme de protection et de liberté que quelqu’un qui vit dans une grande ville n’aurait peutêtre pas eue – ou moins. Mais c’est vrai que, pour ma personnalité, au bout d’un moment, j’ai senti le besoin de m’éloigner de tout cela, pour pouvoir me construire autrement. Très jeune, je suis allée à Milan, puis à Paris, ensuite à New York. Quand j’ai commencé dans le cinéma, je n’étais pas si jeune que cela, parce que j’avais déjà eu une expérience dans la mode. J’avais vécu dans plusieurs villes, dans plusieurs pays et je connaissais le monde du travail. Le cinéma représentait ma deuxième vie, ma deuxième expérience. Quand j’ai fait mon premier film, j’avais déjà 25 ans. Ce n’était pas si vieux, même à la fin des années 1980 !
Oui, mais j’ai commencé à travailler quand j’étais encore au lycée ! J’ai fait mes premiers pas dans le mannequinat à 16 ans et j’étudiais en même temps. J’ai approché très tôt l’univers des adultes. Ce qui me plaisait, c’est que je travaillais et, après, je retournais à l’école. Dans la mode, j’évoluais avec des mannequins qui avaient dix ans de plus que moi et ensuite je retrouvais des jeunes de mon âge. J’aimais l’idée de me construire aussi d’un point de vue culturel, j’ai toujours pensé que l’école était très importante dans la formation de quelqu’un. Au moins pour ce qui me concerne. C’est aussi ce que je dis à mes filles. Dans une classe, il y a déjà une petite société, à laquelle il faut s’adapter. L’esprit d’adaptation nous aide à nous construire, à nous accepter et aussi à accepter les autres. La formation que donne l’école, ce ne sont pas seulement les matières, les disciplines, mais c’est cette capacité à comprendre les différences et à vivre en groupe. A l’âge de 14 ans, un professeur vous envoie vous démaquiller dans les toilettes du lycée, alors que vos grandsmères, vos tantes, votre mère encouragent les signes extérieurs de féminité. C’est en vous très tôt, ce sentiment d’être une femme ?
Si je le savais ! Si l’on pouvait s’analyser de l’extérieur, ce serait tellement plus facile… On ne sait pas pourquoi on est attiré par une chose plus qu’une autre. Mais la féminité m’a toujours inspirée. Quand je regardais des films, des photos, des images de femmes qui avaient cette force tirée de leur féminité – cela peutêtre une force comme une fragilité –, en tout cas, cela me touchait. Probablement parce que cela faisait partie de moi. La féminité, je la vois aussi comme une forme de sensibilité, une aptitude à percevoir les choses. C’est une forme de passivité assumée qui n’est pas à juger. On peut penser que c’est une faiblesse, mais moi je ne la vois pas comme cela. Cette capacité qu’ont les femmes à porter un enfant neuf mois dans leur ventre, d’allaiter, d’avoir le calme nécessaire, de chanter des berceuses, toute la maternité fait partie de cette passivité assumée. Mais il est sûr que, quand une femme sort cette part d’ellemême, elle a besoin de protection autour d’elle. Quand on est dans cet étatlà, s’il n’y a pas de bienveillance autour de soi, tout peut être perçu comme une faiblesse. Nous possédons tous une part féminine et une part masculine, hommes et femmes, et c’est à chacun de trouver son équilibre intérieur. Votre mère ne vous interdisait donc pas de « rester plus de cinq minutes devant un miroir », comme celle de Callas …
Ah non, elle ne m’interdisait pas cela ! J’avais beaucoup de féminité autour de moi. Je ne sais pas si ce sont des codes italiens. Chez Maria Callas, ce qui m’a beaucoup touchée, c’est que j’ai senti profondément cette recherche de sa propre féminité. Cette femme est le fruit de sa propre création. Elle a cherché au fond d’ellemême son vrai soi. Son art venait aussi d’une grande souffrance, comme c’est souvent le cas. C’est le vôtre ?
A travers l’art, on exorcise toujours quelque chose qui vient de l’intérieur. Quelquefois c’est conscient, parfois c’est inconscient. Au théâtre, on m’avait déjà fait plusieurs propositions mais je n’avais jamais voulu. Parce que je devais faire un film, parce que je ne me sentais pas prête, parce que j’avais peur. Et d’un coup, quand ce projet de la Callas est arrivé, je ne sais pas… J’ai lu une lettre, ses Mémoires et j’ai senti qu’il y avait quelque chose de tellement attachant pour moi. Par exemple, cette contradiction entre, d’un côté, sa grande vulnérabilité, cachée, et d’un autre côté la dureté, la sévérité qu’elle montrait envers ses élèves pendant ses master class, parce qu’ellemême avait été élevée comme ça. Ce que je porte, c’est sa vulnérabilité, qui était aussi la source de son chant. Ce que, humblement, je cherche à montrer, ce n’est pas la Callas que tout le monde voyait, c’est la partie cachée, c’est Maria. Pour moi, cette pièce est un petit bijou. Et sûrement l’une des choses les plus délicates et les plus précieuses que j’aie faites jusqu’à maintenant. Parce que, là, tu ne peux pas mentir. Ce que tu ressens, le public le ressent. Le papillon qui se pose sur votre cou lors de la générale, les robes de la cantatrice qui vous vont comme un gant. Vous croyez aux signes dans votre vie ?
Des gens disent que les coïncidences n’existent pas. Que les coïncidences sont la manière qu’a Dieu de se montrer incognito (rires). Je ne sais pas si c’est le cas, mais c’est vrai que c’était incroyable. Un grand papillon vert et brun a tourné autour de moi, puis il s’est posé sur mon cou. Ensuite, il s’est envolé vers le public. C’était fou ! Fou ! (Elle rit.) Un moment … je ne sais pas… magique. Je suis très reconnaissante à la vie de me donner toutes ces expériences artistiques. Je pense toujours que l’existence est un croisement entre ce que l’on veut et ce qui arrive. Mais il faut des opportunités pour pouvoir choisir. Ce contact presque charnel avec le public, n’estce pas ce qui manque aux émotions du cinéma ?
En effet, au cinéma, l’oeuvre se sépare de l’artiste. Elle voyage sans toi. Alors qu’au théâtre ça n’est pas possible ! Tu pars avec ton oeuvre. Si je fais une tournée, je prendrai mon canapé, ma robe de Callas et je partirai… Avec Tom Volf [biographe de Callas et metteur en scène de la pièce] évidemment, j’espère qu’il me suivra ! J’aimerais bien la jouer en anglais, qui était la langue maternelle de Callas, née à New York, ou en italien, qu’elle parlait parfaitement. Ce qu’elle dit parle à tout le monde. Maria avait un accent dans toutes les langues, même si elle les maîtrisait très bien. Cela m’aide aussi quelque part, je ne m’éloigne pas trop du personnage. Qu’avezvous appris sur vous en lisant, en jouant, ces textes ?
Maria avait ce qu’ont les artistes : la recherche de quelque chose qui est en soi. Et pour cela, on a besoin de solitude. Il faut de la communion avec un public, mais l’essentiel du travail d’artiste se fait dans la solitude. Je vous l’ai dit, je suis fille unique et cette solitude m’est nécessaire pour me ressourcer. Ce que cette pièce m’a révélé aussi, c’est le passage du temps, entre les femmes de cette époque et la nôtre. Maria Callas et sa douleur sont le produit d’une époque et d’une culture qui ont changé. C’est incroyable ce qui est arrivé en très peu d’années. En trente ou quarante ans, la réalité des femmes a été bouleversée. Bien que Callas soit plus libre que d’autres et que sa vie d’artiste lui donne cette liberté et cette indépendance, elle est complètement conditionnée. C’est un monde où les femmes peuvent très peu s’exprimer. Aujourd’hui, elle n’aurait pas vécu comme cela et elle ne serait pas morte non plus comme cela, à 53 ans. Elle est moderne car elle se rebelle contre un système, mais elle l’a payé très cher. J’ai eu une communion naturelle avec elle. Je viens d’un pays où les femmes apprennent encore, tout doucement, à s’affirmer. Il faut du temps avant de pouvoir parler sans peur. Cette culture méditerranéenne, je la connais très bien. Je sens ce qu’elle ressent. Je comprends ce que disent ses yeux profonds qui parlent sans rien dire, parce que la parole n’est pas permise. Elle ne connaît pendant longtemps que l’abnégation de son travail, et sa féminité explose avec Onassis. Mais elle vit sous domination masculine. Je parle de cela sans faire la guerre aux hommes. C’est une évolution qui prendra du temps, mais un changement radical est en route. L’affrontement ne servirait à rien. Il faut trouver une manière intelligente de se parler. Callas éprouve une ambition professionnelle absolue, presque démesurée. Vous comprenez cette ambition, la ressentezvous ?
Cette ambition lui vient de sa mère. Cette forme de réussite totale, ce n’est rien d’autre qu’un besoin d’amour. C’était une femme qui, lorsqu’elle avait l’amour, pouvait tout réussir. L’amour de sa mère était directement proportionnel à ses performances. Chanter Norma comme personne, cela voulait dire, finalement on m’aimera, on comprendra que j’ai de la valeur. Mais au fond de cette femme si extraordinaire vivait le désir tout simple d’avoir une maison, des enfants. Qu’elle n’a jamais eus. Personnellement, je ne crois pas que ce soit l’ambition qui me pousse. C’est plutôt la curiosité, comme si, à travers toutes ces expériences, j’avais la possibilité de comprendre des choses de moimême et des autres, et les raisons de mon passage sur terre. Elle a le monde à ses pieds mais se demande sans cesse si on l’aime et évoque ses sentiments « qui ne valent rien ». Fautil se poser ces questions ?
Elle a ouvert les portes de son intimité et, au lieu de la protéger, on l’a broyée. On a brisé la femme et par conséquent on a brisé l’artiste. On lui a volé sa force. On a détruit son coeur et elle est morte. C’est cette Callaslà que je porte.
Quand on est aimé, on le sent et on le voit dans le regard des autres. Mais quand on fait ce métier, qui implique une relation avec le public, il faut faire une vraie différence entre ce que l’on est et ce que l’on représente. Ce que le public voit, ce n’est pas ton vrai toi. Ton jardin secret, ta partie cachée, que tu ne montres pas à la terre entière. On n’est pas ce que l’on fait. Ou du moins on est un peu ce que l’on fait, mais pas complètement. Ce serait un jeu dangereux.
Il y a comme un parfum d’Italie ce lundi matin dans la boutique de Christian Liaigre.
Ce superbe hôtel particulier reconverti en luxueux showroom sera aujourd’hui le théâtre d’une séance photo avec Monica Bellucci.
Il est 10 heures et tout le monde s’affaire dans un calme religieux…
On entend murmurer Farouk le styliste :
-« Tu l’as vu ? Elle est arrivée ?».
Jean-Marc, un des deux assistants stylistes, passe un coup de fer sur des robes de fée.
Une trentaine de tenues sont suspendues sur d’immenses portants, une dizaine de paires de chaussures aux talons vertigineux jonchent le sol. Sur une table, des ceintures, un corset en cuir, une paire de lunettes noires Gucci et toujours ce silence…
L’assistant photo vérifie la lumière et demande à Glenn, le second assistant styliste à la peau claire, si il veut bien faire la doublure de Monica pour les derniers réglages, il s’exécute ravi. Paul, en charge du making-of, vérifie ses cadres…
Un peu plus loin, j’aperçois John Nollet, hiératique, chicissime en veste beige, chemise blanche et pull kaki qui boit un café paisiblement en «checkant» son téléphone.
C’est lui qui va transformer son amie Monica… oui la transformer… car aujourd’hui l’actrice sera blonde le temps d’une journée sous l’objectif du photographe Patrice van Malder.
Onze heures et la comédienne n’est toujours pas arrivée…
-«Ça fait partie du jeu », me souffle Olivier de Larue Dargère, initiateur de la série.
-«Si elle arrivait à l’heure, ce ne serait pas drôle ! »
Deux gardes du corps sont présents pour veiller sur des bijoux et notamment sur un collier CARTIER que portera l’actrice lors du shooting.
Près d’une heure plus tard, on entend enfin parler italien dans l’escalier :
-«Elle est là ?», s’inquiète Farouk.
L’actrice arrive et tous les regards se tournent vers elle. Elle serre la main de tout le staff, presque timide dans un demi sourire et lâche un « mais c’est génial ! » très sonore en apercevant qu’un des gardes du corps des bijoux est une femme.
L’actrice semble cependant très intimidée derrière ses lunettes noires XXL.
Elle est magnifique dans sa chemise blanche et son jean, toute fine perchée sur des très hautes bottines noires à lacets.
-«Je suis ravie d’être avec vous ! Je suis prête pour le maquillage, les cheveux… ».
On dirait une petite fille qui s’apprête à jouer à la princesse et c’est Letizia Carnevale, sa maquilleuse depuis plus de 15 ans, qui l’entraîne vers la pièce dédiée à la métamorphose…
-«Ciaooooo !».
L’équipe en profite pour grignoter un sandwich sur la terrasse ombragée.
Farouk, Jean-Marc et Glenn sont impatients :
-«Elle est vraiment magnifique !».
-«Hâte de la voir dans la robe Schiaparelli… c’est tellement Monica !».
-«Le blazer en cuir lilas Gucci avec la robe gitane, ça va être dément… ».
Un peu plus tard dans la « fitting room » improvisée, c’est l’effervescence…
Monica fait son entrée et découvre les tenues. Elle est sublime avec ses cheveux blonds qui lui donnent des faux airs de Monica Vitti, elle semble adorer le «shopping».
-«Ohhhh, c’est très beau, et ça… bello ! Regarde John… ».
John Nollet réajuste quelques mèches pendant que Monica enfile la première tenue, un trench en cuir hyper sexy signé Alaïa.
Le shooting débute et lorsque je jette un œil sur le retour caméra de Paul, je suis fasciné…
Devant moi, Monica est sublime mais dans le retour vidéo de Paul, Monica est bien plus que ça, elle est magnétique, mystérieuse, irréelle, sidérante, secrète… Son visage capte la lumière d’une façon incroyable et c’est toute une histoire qu’on peut lire dans ses yeux.
La magie de l’actrice s’opère devant moi et je comprends le plaisir que le photographe éprouve à capturer « LA Bellucci » dans son objectif.
Très rapidement, Patrice semble avoir obtenu les images qu’il souhaitait. Monica lui demande si elle peut voir les photos et semble ravie.
-«Bravo Patrice ! Oh, c’est très beau… Le blond, c’est incroyable hein ? J’ai tourné un film pour lequel j’étais blonde il y a quelques temps et tu sens que les regards se posent sur toi, même de dos… C’est dingue !».
Changement de tenue et c’est maintenant dans une robe rose que la comédienne fait son apparition.
-«J’adore ! On dirait un nuage flashy. C’est très joli».
En effet, cette robe fushia Schiaparelli est divine sur elle .
Ce rose et cette blondeur me rappellent l’affiche de « Paris Texas » de Wim Wenders.
Monica s’amuse à prendre la pose, elle sait exactement, instinctivement, ce qui lui va ou ne lui va pas. Elle s’amuse, virevolte, fait des blagues, mélange le français et l’italien, et tutoie maintenant tout le monde.
Il est presque 16 heures et c’est dans une robe Valentino qu’elle apparaît.
Je partage l’ascenseur avec elle et l’accompagne un étage plus bas en me demandant comment elle fait pour être si à l’aise avec des talons si hauts…
-«Mais cette robe, elle est incrrrrrrroyable ? Ça, c’est pour un red carpet, c’est sûr !».
Effectivement, c’est le festival de Cannes dans l’ascenseur !
Plus je la regarde et plus je me demande si elle fut un jour brune tant cette blondeur accordée à son teint diaphane semble être fait l’un pour l’autre.
-«Je suis contente que le SOON reprenne, ça va être beau les photos !».
Pendant que Patrice la shoote, Monica observe le lieu, les objets dans la pièce :
-«C’est incroyable ces volumes, le plafond est magnifique, ça ferait un bel appartement».
Il y a quelque chose de très heureux chez elle, un enthousiasme qui fait du bien, une fraîcheur, une candeur, un mélange de proximité et de retenue…
On sent la comédienne libre et épanouie, belle comme jamais.
Les tenues s’enchaînent, toutes plus spectaculaires les unes que les autres jusqu’à ce long fourreau à paillettes qui lui marque la taille et la fait ressembler à une Marylin Monroe longiligne, période happy birthday mister president…
-«C’est possible d’avoir un peu de musique ?».
La musique n’arrivant pas, je me permets de dégainer mon téléphone et je choisis un titre de Diana Ross qui me semble approprié et voilà Monica qui se met à chantonner « I’m coming out » les bras en l’air devant un photographe complètement ébahi par tant de naturel…
Dix-neuf heures, Monica ne s’est toujours pas arrêtée une minute et c’est devant un miroir qu’on la retrouve dans un blouson à paillettes noires, une jupe transparente hyper glitter et des stilettos argent.
Le photographe veut ce dernier cliché très dramatique, un maquillage qui coule, quelque chose d’un peu triste et mystérieux …
Monica se met à plaisanter en regardant son reflet dans ce miroir à plusieurs facettes très « Dame de Shangai »… Je l’observe s’amuser, j’en profite car il est presque 20 heures et c’est bientôt la fin de la journée.
-«Letizia ? Tu pourras me faire deux ou trois photos comme ça en blonde ? Je voudrais bien que la réalisatrice me voit comme ça !».
On n’en saura pas plus mais quelque chose me dit que l’on n’a pas fini de la voir en blonde ! (ndlr elle tournera finalement le film en blonde…)
Avant de partir, petite séance photo-souvenir avec les membres de l’équipe qui veulent tous immortaliser le moment.
Monica s’exécute patiemment, un mot gentil pour chacun et embrasse tout le monde comme du bon pain, puis disparaît toujours blonde dans une berline croisant des passants qui ne la reconnaissent pas.
Son parfum flotte toujours dans la pièce et l’on se dit que la Dolce Vita doit ressembler à une journée passée avec Monica.
CHEVEUX COURTS, VERBE HAUT ET VENT EN POUPE ! À L’AFFICHE DE DEUX FILMS ET SUR SCÈNE FIN FÉVRIER, MONICA BELLUCCI EST TOUJOURS UNE APPARITION ÉTONNANTE. RENCONTRE AVEC UNE ACTRICE À LA FOIS DIVINE ET SINGULIÈREMENT ANCRÉE.
PAR ALIX GIROD DE L’AIN
Monica Bellucci marche vers vous, et c’est comme si sa beauté la précédait. Oui, avant même de pouvoir détailler l’ovale idéal, le regard noir velouté, le nez parfait, la bouche moelleuse, il y a cette impression que la femme qui s’avance relève plus de l’oeuvre d’art que de la simple mortelle. J’en ai rencontré de jolies actrices, mais elle, c’est différent, comme si quelque chose la transcendait. La dernière fois que j’ai ressenti ça, c’était en parlant avec Charlize Theron, et le danger, dans ce cas-là, c’est de passer à côté de la femme, comme si sa beauté la masquait. Est-ce qu’on pose à la Vierge aux rochers des questions sur ses projets professionnels ? Allez, rester concentrée, ne pas se contenter de contempler ! Heureusement, il y a sa voix, chaude, basse, poivrée d’accent italien, avec un débit calme, qui vous embarque instantanément. Et plus les minutes passent, plus on arrive à faire abstraction de la perfection des traits de la muse de Dolce & Gabbana pour entendre ce qu’elle a à nous dire.
Premier étonnement, Monica Bellucci parle de bien d’autre chose que de ses projets, pourtant nombreux : elle reprendra fin février les « Lettres et Mémoires de Maria Callas » au théâtre des Bouffes Parisiens – succès de l’automne dernier au Théâtre Marigny –, apparaîtra dans deux films – « L’Homme qui avait vendu sa peau », de Kaouther Ben Hania et « The Girl in the Fountain », d’Antongiulio Panizzi –, recevra un Magritte d’honneur en Belgique le 1er février et présidera les Globes de cristal en mars à Paris. On a connu des actrices épouvantées dès qu’on sortait des rails de la promotion. Mais elle, non. On évoque le monde qui change, car, le jour de notre rencontre, un nouveau scandale, MeToo fait l’actualité,
et la voilà tenant un discours à la fois mesuré et documenté, se félicitant que tant de femmes redressent l’échine, tout en se disant préoccupée de la suspicion qu’elle sent monter entre les genres : «Il faut qu’on trouve une solution car nous ne pouvons pas nous passer les uns des autres. Les hommes auront toujours beaucoup à apprendre de la “rondeur“ féminine et les femmes ne doivent pas se mettre à haïr le côté masculin en elles… Comme disait Jung, notre animus et notre anima doivent s’équilibrer. » Monica Bellucci cite Carl Jung. Normal. Plusieurs fois, elle m’étonnera ainsi, comme lorsque je lui demande ce qui la fait rire et qu’elle me répond : « La même chose que ce qui me fait pleurer! On sait que les larmes de joie et les larmes de tristesse ont à la fois la même composition chimique et un but similaire, nous libérer des tensions accumulées. J’ai lu des études là-dessus, c’est passionnant. »
Monica Bellucci s’intéresse à l’endocrinologie. Normal. Lorsqu’elle parle de son métier, elle étonne encore. Je lui demande si elle rêve de travailler avec les réalisateurs stars, Tarantino, Nolan ou autres, et elle me répond que ce qui lui fait le plus envie, c’est de découvrir des talents. Les premiers films, elle adore : « Je suis heureuse de n’appartenir à aucune famille de cinéma. En France, je passe pour une actrice italienne, en Italie, pour une actrice française, et aux États-Unis, ils ne savent pas trop et ils s’en fichent [rires]. Ça me va bien, parce que tout reste ouvert ! »
Tout reste ouvert, et elle n’hésite pas à prendre des chemins sur lesquels personne ne l’attend. Il y a de l’audace dans les choix de Monica Bellucci, comme lorsqu’elle a accepté de jouer la Callas au théâtre. « C’était ma première fois sur scène et je me réjouis de reprendre bientôt la pièce aux Bouffes Parisiens. La connexion que j’ai sentie avec le public, qui était tout près quand je jouais à Marigny, c’est quelque chose d’électrisant, qui m’a beaucoup surprise. De toute façon, sur ce projet, il n’y a eu que des choses émotionnellement fortes. Comme des signes. Je porte une vraie robe de la Callas et il n’y a pas eu besoin de retouches, elle tombe parfaitement. Le soir de la générale, un papillon, venu de nulle part, s’est posé sur mon cou un long moment avant d’aller voler vers les spectateurs. J’ai tenté de donner ma voix à cette femme en respectant son âme : elle était très forte, mais avec un côté “petit oiseau“ tellement touchant. » Là, il faut que je prenne un moment pour vous dire que Mlle Bellucci dit « poublic » et « peti-oiseau », et qu’elle fait voleter ses longues mains dans l’air pendant qu’elle parle, ce qui est proprement irrésistible. Je l’observe repousser les mèches brunes qui encadrent son front et je lui pose des questions sur cette coupe courte qui lui va si bien (hé, les cheveux, ça compte, on n’en est pas moins femmes !). « C’est une idée de mon ami de vingt-cinq ans, John Nollet, avec qui je travaille depuis le film “L’Appartement“. Ça fait longtemps que je n’avais plus eu les cheveux courts, mais j’en ai eu envie, à cause d’Anita Ekberg ! Je viens de l’incarner dans “The Girl in the Fountain“, d’Antongiulio Panizzi, c’est curieux d’ailleurs, elle a eu un peu le même destin tragique que la Callas, ces vies dont on se dit “Elles ont cherché la gloire, mais pour couvrir quel vide ?“… Bref, mon personnage dans ce film devant se transformer en Anita Ekberg, je me suis dit que le changement serait plus radical si elle était une brunette à cheveux courts au départ. » Monica Bellucci aura donc les yeux bleus et de longs cheveux blonds dans ce nouveau film. Elle me montre des photos et le résultat est stupéfiant. Elle rit, ravie de ma tête interloquée, et soupire : « C’était tellement génial de pouvoir manger pendant cecar, le jour de notre rencontre, un nouveau scandale, MeToo fait l’actualité, et la voilà tenant un discours à la fois mesuré et documenté, se félicitant que tant de femmes redressent l’échine, tout en se disant préoccupée de la suspicion qu’elle sent monter entre les genres : «Il faut qu’on trouve une solution car nous ne pouvons pas nous passer les uns des autres. Les hommes auront toujours beaucoup à apprendre de la “rondeur“ féminine et les femmes ne doivent pas se mettre à haïr le côté masculin en elles… Comme disait Jung, notre animus et notre anima doivent s’équilibrer.» Monica Bellucci cite Carl Jung. Normal. Plusieurs fois, elle m’étonnera ainsi, comme lorsque je lui demande ce qui la fait rire et qu’elle me répond : « La même chose que ce qui me fait pleurer ! On sait que les larmes de joie et les larmes de tristesse ont à la fois la même composition chimique et un but similaire, nous libérer des tensions accumulées. J’ai lu des études là-dessus, c’est passionnant. » Monica Bellucci s’intéresse à l’endocrinologie. Normal. Lorsqu’elle parle de son métier, elle étonne encore. Je lui demande si elle rêve de travailler avec les réalisateurs stars, Tarantino, Nolan ou autres, et elle me répond que ce qui lui fait le plus envie, c’est de découvrir des talents. Les premiers films, elle adore : « Je suis heureuse de n’appartenir à aucune famille de cinéma. En France, je passe pour une actrice italienne, en Italie, pour une actrice française, et aux États-Unis, ils ne savent pas trop et ils s’en fichent [rires]. Ça me va bien, parce que tout reste ouvert ! » Tout reste ouvert, et elle n’hésite pas à prendre des chemins sur lesquels personne ne l’attend. Il y a de l’audace dans les choix de
Monica Bellucci, comme lorsqu’elle a accepté de jouer la Callas au théâtre. « C’était ma première fois sur scène et je me réjouis de reprendre bientôt la pièce aux Bouffes Parisiens. La connexion que j’ai sentie avec le public, qui était tout près quand je jouais à Marigny, c’est quelque chose d’électrisant, qui m’a beaucoup surprise. De toute façon, sur ce projet, il n’y a eu que des choses émotionnellement fortes. Comme des signes. Je porte une vraie robe de la Callas et il n’y a pas eu besoin de retouches, elle tombe parfaitement. Le soir de la générale, un papillon, venu de nulle part, s’est posé sur mon cou un long moment avant d’aller voler vers les spectateurs. J’ai tenté de donner ma voix à cette femme en respectant son âme : elle était très forte, mais avec un côté “petit oiseau“ tellement touchant. » Là, il faut que je prenne un moment pour vous dire que Mlle Bellucci dit « poublic » et « peti-oiseau », et qu’elle fait voleter ses longues mains dans l’air pendant qu’elle parle, ce qui est proprement irrésistible. Je l’observe repousser les mèches brunes qui encadrent son front et je lui pose des questions sur cette coupe courte qui lui va si bien (hé, les cheveux, ça compte, on n’en est pas moins femmes !). « C’est une idée de mon ami de vingt-cinq ans, John Nollet, avec qui je travaille depuis le film “L’Appartement“. Ça fait longtemps que je n’avais plus eu les cheveux courts, mais j’en ai eu envie, à cause d’Anita Ekberg ! Je viens de l’incarner dans “The Girl in the Fountain“, d’Antongiulio Panizzi, c’est curieux d’ailleurs, elle a eu un peu le même destin tragique que la Callas, ces vies dont on se dit “Elles ont cherché la gloire, mais pour couvrir quel vide ?“… Bref, mon personnage dans ce film devant se transformer en Anita Ekberg, je me suis dit que le changement serait plus radical si elle était une brunette à cheveux courts au départ. » Monica Bellucci aura donc les yeux bleus et de longs cheveux blonds dans ce nouveau film. Elle me montre des photos et le résultat est stupéfiant. Elle rit, ravie de ma tête interloquée, et soupire : « C’était tellement génial de pouvoir manger pendant ce tournage ! Anita Ekberg était plantureuse, on tournait en Italie, alors je me suis régalée… Mais bon, à un moment, mon corps dit “basta“, j’ai 55 ans tout de même ! » J’en reste bouche bée. Une actrice de plus de 25 ans qui cite son âge avec autant de décontraction, je n’avais jamais entendu ça. Monica s’amuse de mon étonnement : « Mais ça va ! Il n’y a pas de raison de paniquer ! Je suis en paix avec ça, vous savez. Le combat contre le temps qui passe est perdu d’avance, mais je pense avoir de bons gènes, et je m’entretiens du mieux que je peux, avec du Pilates, de la natation… Il y a plein de moyens désormais de vivre mieux son âge et si je suis d’une nature prudente, je ne juge pas les femmes qui font de la médecine ou de la chirurgie esthétique. Les gens sont cruels, au nom de quoi refuserait-on aux autres le droit detournage ! Anita Ekberg était plantureuse, on tournait en Italie, alors je me suis régalée… Mais bon, à un moment, mon corps dit “basta“, j’ai 55 ans tout de même ! » J’en reste bouche bée. Une actrice de plus de 25 ans qui cite son âge avec autant de décontraction, je n’avais jamais entendu ça. Monica s’amuse de mon étonnement : « Mais ça va ! Il n’y a pas de raison de paniquer ! Je suis en paix avec ça, vous savez. Le combat contre le temps qui passe est perdu d’avance, mais je pense avoir de bons gènes, et je m’entretiens du mieux que je peux, avec du Pilates, de la natation… Il y a plein de moyens désormais de vivre mieux son âge et si je suis d’une nature prudente, je ne juge pas les femmes qui font de la médecine ou de la chirurgie esthétique. Les gens sont cruels, au nom de quoi refuserait-on aux autres le droit de faire ce qu’il faut pour se sentir mieux ? » Je lui demande si elle pense rester toujours aussi sereine sur ce sujet. Monica Bellucci a alors ce cri du coeur : « Mais j’ai tellement de chance, comment me plaindrais-je ? Mon métier me comble, j’ai deux filles magnifiques ! Je suis le produit du rêve de mon enfance, c’est ça qui compte, pas la tête que j’ai ou que j’aurai dans dix ans ! » Ses filles, ses trésors, l’actrice en parle avec un mélange d’émerveillement et de pudeur touchant. « J’ai été mère tard, et je ne recommande à personne de prendre les risques que j’ai pris, car j’aurais parfaitement pu ne jamais tomber enceinte. Mais la vie a été si généreuse avec moi ! » Deva, 15 ans « et demi », précise-t-elle et Léonie, 9 ans, vivent la plupart du temps avec elle à Paris, fréquentent une école bilingue (« mais elles parlent cinq langues », se réjouit leur fière maman) et ne donnent pas encore de signes d’irritabilité adolescente. « J’ai encore le droit de leur faire des câlins et on arrive à se parler sans hurler. Je sais qu’elles sont destinées à prendre leur envol, mais je suis philosophe, les voir grandir ne me fait pas peur, ça me fait plutôt du bien », sourit Monica. Leur père, Vincent Cassel, semble être un ex-mari parfait, et quand je lui demande comment elle a réussi le prodige d’un divorce harmonieux, la réponse fuse : « Eh bien, c’est l’amour ! Quand on a ça en commun, on finit toujours par s’entendre. » Amour, c’est elle qui a prononcé le mot et je me risque, un peu timide, sur ce terrain-là… Y a-t-il du nouveau, depuis sa séparation d’avec le sculpteur Nicolas Lefebvre l’été dernier ? Elle me regarde, espiègle, et prononce cette phrase sibylline : « Je suis dans un état de recherche fructueux. » Allons bon. J’ose : « Fructueux, en italien, je ne sais pas si c’est pareil qu’en français, mais ça veut dire “qui porte ses fruits“, donc qu’on a trouvé… » L’actrice écarte les mains et rit : « C’est vous, l’interprète ! » Je réalise alors que depuis quarante-cinq minutes, je ne pense plus du tout que la beauté de Monica Bellucci cache la femme qu’elle est vraiment.
En avril, Claude Lelouch va tourner son cinquantième long-métrage au cours de la croisière Jazz’ en mer. Il filmera ses acteurs au milieu des autres passagers. Une opportunité de partager l’affiche avec Monica Bellucci !
Paris Match. De quoi parlera votre prochain film ? Claude Lelouch.C’est une fresque à six personnages, hommes et femmes. Certains vont se croiser, d’autres pas. L’un d’eux est un homme condamné qui veut passer ses derniers moments à bord d’une croisière. Ses jours sont comptés et pourtant il va vivre une incroyable histoire d’amour. Cette ultime parenthèse inattendue va montrer que l’amour, c’est mieux que la vie. C’est le titre du film. Monica Bellucci et Christophe Lambert vivront ce dernier amour au cours de la croisière Jazz’ en mer. Cette musique est la passion de cet homme et il a envie d’achever sa vie sur ce swing qu’il aime tant. Pendant deux semaines, on va tourner autour de ce qui se passe sur le bateau. Y compris durant les escales. Compte tenu du fait que la programmation est riche, j’improviserai sur le tournage en fonction des moments et de la musique que j’entendrai.
… Vous n’avez pas peur que la présence de Monica Bellucci et de Christophe Lambert perturbe la croisière ? Je suis habitué à ces situations. Le choc de la rencontre avec une vedette dure peu, finalement. La première journée sera sans doute un peu compliquée. Les gens vont vouloir leur parler, faire des selfies, etc. Mais ensuite Monica et Christophe deviendront des passagers comme les autres. On s’habitue vite à tout. Même aux stars ! Paris Match (c)
“… E’ arrivata ad Enna dalla sua Parigi, l’icona del cinema italiano, l’icona della bellezza italiana nel mondo, la grande Diva, Monica Bellucci. Per noi è una grande emozione condividere questo momento insieme a Lei e questo lo dobbiamo all’audacia, al lavoro, alla passione di chi ha ideato, organizzato questo bellissimo festival, il nostro regista ennese Davide Vigore. Davide ha realizzato un suo sogno ed è stato bravo a condividerlo con la tutta la sua città, Enna. Un pensiero che ci accomuna è che sono realmente bravi tutti a fare cinema e presentare film a Roma, a Venezia, mentre è più difficile organizzare presentazioni di “frontiera” in una terra difficile come la nostra. Proprio per questo non è assolutamente facile portare un’ospite così importante qui a Enna e per questo abbiamo chiesto a Davide come è riuscito a convincere Monica Bellucci a venire a Enna.” (с) Bedda Radio